La fin du film, c’est la fin du monde. Dix blockbusters « apo » vus par Peter Szendy
L’apocalypse-cinéma, ce n’est pas seulement la fin des temps si souvent donnée à voir récemment, à grand renfort d’effets spéciaux. Le philosophe Peter Szendy avance l’hypothèse que c’est aussi sa propre limite que le cinéma travaille et affronte là : l’apocalypse-cinéma, c’est à la fois, d’un même et terrible coup double, la fin du monde et la fin du film. Il décrit les figures de ces deux fins en une : le compte à rebours, l’aveuglement, la radiation, le gel, la fêlure, la déchirure sismique… Autant de prétextes pour mettre en scène le cinéma lui-même, avec ses décomptes ou ses rewinds, ses images surexposées et ses fondus au blanc, ses retouches numériques, ses arrêts sur image ou ses raccords.
Allant et venant entre le cinéma et la philosophie, Steven Spielberg, Lars Von Trier et Martin Heidegger, empruntant ses exemples à des superproductions récentes comme 2012, Le Jour d’après, Watchmen ou Terminator 3, mais aussi à des films plus singuliers comme Blade Runner, Melancholia, Cloverfield, L’Armée des douze singes ou A.I., il montre que ce que ses fans surnomment « apo » n’est pas un simple genre parmi d’autres. Il s’agit à chaque fois, pour le cinéma, de s’exposer.
Penser la fin du monde, c’est donc toujours aussi porter le cinéma au bord de sa disparition. Au bout du compte, à la fin du décompte, le cinéma rêve de se reconstituer en se perdant. Tel est le propos de ce livre à la fois érudit et passionné, aussi brûlant et actuel que le sujet qu’il aborde
Format | 12,2 x 19 cm / 160 pages |
Diffusion | Harmonia Mundi |
ISBN | 978 2 9180 40 51 4 |
Prix | 8,99€ – 15,00€ TTC |