* Le film vu par le réalisateur Jean-Pierre Thorn
* Le film vu par l’écrivain et historienne Gabriela Trujillo
* Rencontre avec Paloma Rocha et Lino Mireilles
Festival de Cannes 1964 – Compétition, Festival de Cannes 2022 – Cannes Classics
Dans les plaines arides du Sertão, un couple de paysans brésiliens, touché par la misère, commet un meurtre pour s’en sortir avant de s’enfuir. Ils s’en remettent à deux personnages violents et mystiques, symbolisant la révolte : Sebastião, l’incarnation de Dieu, et Corisco, celle du diable.
L’AUTEUR
Né en 1939 dans la région de Bahia, à l’est du Brésil, Glauber Rocha se passionne très tôt pour le cinéma et devient à treize ans critique pour une radio locale. Dès 1956, il fonde avec une groupe de jeunes réalisateurs la coopérative Yemanjá revendiquant un cinéma proche des habitants de Bahia et de leurs problèmes. Il tourne l’année suivante un premier court-métrage formaliste, influencé par l’art concret. En 1960 il produit et réalise son premier long métrage, Barravento, ancré dans sa région natale et sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes en 1962. Il recevra la visite de François Truffaut, en voyage au Brésil, lors du montage.
À la même époque, Rocha devient un pilier du mouvement émergent “Cinema Novo”, un cinéma populaire dans un pays rongé par les inégalités sociales qui puise son inspiration dans le néoréalisme italien et la nouvelle vague française. En 1964, Le Dieu noir et le diable blond est projeté au Festival de Cannes alors qu’un coup d’état militaire instaure la dictature au Brésil. Rocha reste en Europe et donne au “Cinema Novo” son cadre théorique et politique en publiant son manifeste L’esthétique de la faim. Avec Terre en transe, Léopard d’Or au festival de Locarno 1967, il montre l’organisation d’un coup d’état dans un pays sud-américain fictif et est censuré au Brésil pour offense et subversion. Il réalise en 1969 Antonio Das Mortes, chasseur de prime allégorique aussi bon que mauvais déja apparu dans Le Dieu noir et le diable blond, qui remportele prix de la mise en scène au festival de Cannes. Rocha dédiera ce prix à Luchino Visconti, président du jury cette année-là.
Exilé, Rocha tourne ses films suivants hors du Brésil dont Le Lion à sept têtes (1970) à Brazzaville, Têtes coupées (1970) en Catalogne puis Claro (1975) à Rome. L'Âge de la terre, son dernier film, divise la critique à la Mostra de Venise 1980 par son esthétique expérimentale dont Antonioni dira qu’elle est « une vraie leçon d’un cinéma moderne ».
Glauber Rocha meurt subitement en 1981 des suites d’une pneumonie. Il est enterré à Parque Lage, lieu de tournage de Terre en transe.
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